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Au Niger, l’artisanat est très diversifié. Les artisans fabriquent des nombreux objets et bijoux à la base du cuir, du métal et de la pierre. Les artisans touaregs qui sont la plupart de la caste des inadan ou les forgerons sont les leaders de l’activité artisanale au Niger. Ils ont hérité cette activité de leurs ancêtres. Ils étaient jadis au service exclusif des imajighan ou les nobles. De nos jours, afin de rentabiliser leurs objets, les forgerons ont développé leurs activités en visant le monde extérieur à la société touarègue. Leurs objets sont d’une très grande valeur surtout chez les touristes européens. Ils exposent aujourd’hui leurs produits dans les banlieues de Niamey, de Ouagadougou, d’Accra et Dakar. J’ai commencé il y’a deux semaines de cela, à fréquenter les artisans touareg qui travaillent la pierre à Niamey. Ils sont sympathiques et très ouverts, ils m’invitaient toujours à prendre du thé avec eux pendant les week ends. Leur activité m’a beaucoup captivé ce qui m’a d’ailleurs poussé à produire cet article. Ces forgerons travaillent avec des outils souvent rudimentaires, pour la fonte, la découpe, la gravure des objets, avec une grande patience dans le polissage et avec une attention dans le choix des motifs. A la base d’une pierre malléable, qu’ils appellent assol en tamacheq, ces artisans façonnent des croix, des crèches, des animaux sauvages, et des petits objets décoratifs. Attentifs aux remarques rapportées à la suite des séjours de certains d’entre eux en Europe, ces artisans touaregs ont su en effet allier tradition et nouveauté. A Niamey, ces artisans fabriquent et exposent leurs produits à côté du Château I, en bordure de l’avenue Yantala. Ils vivent en symbiose et exposent du levée au coucher du soleil, par terre et sur des tapis en tissu blancs leurs jolis produits. Ils ont eu l’amabilité de me parler de leurs activités. Ahmed Tammo âgé de 38 ans raconte : « Je confectionnais des objets depuis que j’étais petit, j’ai vu que les produits artisanaux se consomment bien à l’époque, il y’avait une grosse demande, j’ai abandonné mes études à l’âge de 12 ans pour que je puisse bien exercer ce métier ancestral. Nous confectionnons des objets que les blancs nous commandaient et nous y gagnons bien notre vie. J’étais venu à Niamey en 2003 pour commercialiser mes produits.» Ismaghil Mohamed est l’un des plus jeunes parmi eux, il raconte : « J’ai 20 ans, j’ai aussi abandonné le banc de l’école pour s’adonner à cette activité. J’ai commencé à fabriquer d’abord des perles et aujourd’hui je peux façonner n’importe quel objet. Mon activité couvre mes petits besoins et j’arrive même à répondre quelque fois aux besoins de ma famille. » Ces artisans aussi motivés avec du talent inestimable, rencontrent quelques difficultés liées aux conditions de travail qui freinent la commercialisation de leurs produits. Ils ont formulé leurs attentes à l’endroit des autorités. Mohamed Ibrahim a 28 ans, il est l’un de plus âgé du groupe, ils estiment que l’activité artisanale a beaucoup d’avenir, mais il déplore quelques difficultés auxquelles il formule à l’Etat ses attentes qui font l’unanimité chez tous ses collègues, il affirme : « Nous produisons des objets de grande valeur mais qui ne sont malheureusement pas consommé par les nigériens, nos clients sont des touristes européens. A part cet aspect, l’Etat ne nous aide pas et nous n’avons même pas un local pour exposer nos produits, nous les exposons en plein air sur la route, un lieu qui nous appartient d’ailleurs pas, mais nous l’occupons le temps qu’on nous chasse comme ça été le cas en 2002 lorsque par pression des autorités, nous nous sommes déménagés de notre première place » A la question qu’attendez-vous de l’Etat, Ibrahim répond : « Nous voulons que l’Etat nous facilite la commercialisation de nos produits à travers l’organisation des foires à l’étranger. Nous voulons aussi que l’Etat puisse nous aménager un terrain ou nous pourrions convenablement exposer nos produits. » Ces artisans s’approvisionnent en pierre à partir de plus de 10 sites au Nord Niger. Ils l’a transportent à dos d’ânes ou de chameaux jusqu’à Agadez ou elle sera travaillée. De fois ils la transfèrent dans des camions à Niamey. Les produits finaux s’écoulent petit à petit, ils reçoivent souvent des commandes des leurs amis occidentaux. Ils déplorent l’interruption du tourisme qui a affaiblie l’écoulement de leurs produits, souhaitent que la paix revienne, que la zone se stabilise afin que les moments de joie reviennent ! Ils estiment tous que c’est à l’époque où Rhissa Boula était ministre du tourisme et de l’artisanat que l’artisanat est florissant, des nombreuses foires furent organisées. Depuis le départ de Rhissa, les choses sont devenues moches et les revenus de l’artisanat ont considérablement chuté.

Un artisan travaille la pierre à Niamey

Un artisan travaille la pierre à Niamey

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